Aller travailler à Luxembourg (depuis Arlon) : qui sera le plus rapide, le vélo ou la voiture ?
- LG
- 6 nov. 2017
- 5 min de lecture
Je me rends habituellement au travail en voiture. Pratiquant régulièrement le vélo, j'y vais cependant de temps en temps en vélo également ("vélotaf").
Avec le boom des vélos à assistance électrique, l'idée m'est venue de comparer le temps qu'il me faudrait pour me rendre à Luxembourg en voiture ou en VAE (vélo à assistance électrique).
Je profiterai des derniers beaux jours de l'été indien pour organiser ce duel entre Arlon (Frassem) et Luxembourg (Glacis). Distance : environ 30 km.

Option 1 : la voiture
Démarrage à 8h45, après avoir déposé les enfants à l'école.
Le démarrage se fait à Frassem, entre Oberpallen et Arlon. J'utilise une Audi diesel avec une motorisation 190 ps et une boîte automatique.
Départ vers la route de Longwy et ses feux. Pas de chance, je prends 3 feux rouge sur 4... un peu de temps de perdu ! Ensuite, je prends l'autoroute à Weyler. A part quelques bouchons aux endroit habituels (frontière et Cappellen), cela roule relativement bien ("en accordéon"). Je sors de l'autoroute à Strassen pour prendre la route d'Arlon vers le centre. La circulation est toujours assez fluide et cela roule bien. Passage à la place de l'étoile et arrivée au Glacis à 9h38.
Récapitulatif du trajet
51 minutes
32 km
37 km/h de moyenne
6,8 l de consommation moyenne
Option 2 : le vélo à assistance électrique
Départ le lendemain pour la même destination mais à vélo. Si j'ai l'habitude de faire ce trajet avec mon vélo de route (Specialized Tarmac), j'ai, cette fois, choisi un vélo électrique afin de tester cette nouveauté et de voir si ce type de vélo me permettra d'aller plus vite que mon vélo habituel.
Présentation du vélo :
Il s'agit d'un Specialized Turbo Vado 3,0 NB. C'est le vélo à assistance électrique de la gamme destinée à un usage urbain et il s'agit d'une version milieu de gamme. La batterie est de 460 kW alors que le moteur développe 350 kW. C'est un vélo de la catégorie 25, c'est à dire qu'il est plafonné à 25 km/h. Ce vélo coûte 2999 €.
A la première analyse, on remarquera un vélo assez bien équilibré, avec une batterie bien intégrée dans le cadre (barre diagonale) et donc assez discrète. Le vélo est équipé de plusieurs accessoires très pratiques pour une utilisation "vélotaf" : un porte bagage bien conçu, des garde-boues très efficaces et 2 phares à diodes. Pour le reste, le vélo est équipé de freins à disque, d'une suspension à l'avant et de 10 vitesses. L'assistance électrique se règle au moyen d'un petit bouton sur le guidon et le vélo est pourvu d'un écran de contrôle. Il y a 3 niveaux d'assistance possibles : léger, moyen et fort.

Départ vers 9h à Frassem. J'ai attendu que la pluie cesse un peu. Je suis habillé "casual", c'est à dire de manière classique avec un jeans et des chaussures légères. Seul équipement spécifique et obligatoire : le casque !
Pour mon parcours, j'ai choisi d'emprunter un maximum de pistes cyclables ou de petites routes pour éviter le traffic. Direction Autelbas et Sterpenich pour une première partie constituée de petites routes. Je "joue" un peu avec l'assistance électrique, c'est bluffant et très agréable. Par contre, malgré le poids du vélo, j'arrive rapidement à 30 km/h sur le plat et le moteur est limité à 25 km/h si bien que l'assistance fonctionne par à-coup. Un peu d'assistance puis cela se coupe... Pas l'idéal, il faudrait la version 45 km/h !
A Sterpenich, je traverse l'autoroute (Ikea) pour passer à Kahler et reprendre vers Dippach via une grosse côte. Premier test intéressant ! Eh bien, c'est plutôt réussi... avec l'assistance à fond, cela passe très bien et quasi sans efforts, je peux même lâcher le guidon. Une fois arrivé à Garnich, je reprends par les pistes cyclables en passant par Holzem, Mamer et Strassen. Pas vraiment le plus court, d'autant que je ferai un petit détour en me trompant mais le but était de prendre les pistes cyclables. A cette période de l'année, les pistes cyclables, dont l'asphalte est en parfait état par, sont assez boueuses. Les garde-boues sont cependant très efficaces et je n'ai aucune projection sur mon pantalon. Du nouveau lycée de Mamer jusqu'à la place de l'Etoile, je longe la route d'Arlon via les pistes cyclables et petites rues. A cette heure, le traffic n'est pas trop intense et je ne rencontre aucun problème de "courtoisie" avec les automobilistes.
J'arrive au parking du Glacis un peu après 10h... Le trajet m'aura pris 1h17 pour 33 km.
Récapitulatif du trajet
77 minutes
33 km
25,7 km/h de moyenne
0 l de consommation moyenne
Conclusion
Pour ce trajet (30 km), je mets moins de temps avec un vélo de route classique (environ 1h). En prenant les grands axes, le trajet peut en outre être plus court (28 km). Le VAE 25 a l'avantage d'être moins fatigant même si cela reste clairement un vélo et qu'il faut pédaler ! Mais dans mon cas (cycliste régulier), la limite à 25 km/h est trop pénalisante.
Dans les 2 cas (vélo et VAE), la durée du trajet à vélo n'est cependant pas beaucoup plus élevée que celle en voiture. Avec un départ en voiture plus tôt (7h30) et les bouchons habituels, il est fort à parier que le trajet à vélo aurait été plus rapide.
Pour ce type de distance (> 20 km), je recommande donc la version 45 (interdit sur les pistes cyclables et nécessitant le port d'un casque moto, du moins actuellement) qui devrait permettre de descendre sous l'heure et donc de se rapprocher du temps en voiture (sans trop de bouchons). Faire du "vélotaf" avec cette distance requiert cependant tout de même une bonne condition physique car cela représente près de 2 h de vélo par jour ! C'est plutôt réservé à de belles journées d'été où on peut combiner l'utile à l'agréable.
Par contre, ce type de vélo (25) est parfaitement adapté pour des trajets de 10 à 15 km pour les personnes qui habitent en ville ou en périphérie urbaine (jusque Garnich par exemple si on prend l'ouest). Dans ce cas, le trajet en vélo sera plus rapide que celui en voiture. Cela permettra aussi d'arriver au travail en forme et de bonne humeur, tout en réduisant l'empreinte carbone et la congestion sur Luxembourg. Dans ce cas de figure, il est aussi possible d'utiliser le vélo quasi toute l'année et en utilisation très régulière.
L'arrivée du vélo à assistance électrique démocratisera probablement cette pratique de vélotaf car elle permet 2 avantages : arriver bien frais au travail (et éviter éventuellement de prendre une douche) et surtout rendre cette pratique plus accessible par rapport à la topographie accidentée de Luxembourg (et de la ville).
Merci à S-Cape Redange pour le prêt du vélo.
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